Miracle...

Mercredi 14 décembre 2011 à 20:52

1er décembre 2011. 03h50.

 

J’ai été réveillée par une femme qui mettait son bébé au monde. Des hurlements de douleurs pour la future mère, et des cris d’encouragements de l’équipe soignante. Il est 02h15 du matin, j’ai bien dormi.

Je me lève pour venir vous voir mes poupettes. Les cris du nouveau-né m’ont fait me demander si vous ne pleuriez pas dans vos couveuses vous aussi.

J’arrive en pédiatrie, même rituel: lavage de mains, blouse bleue. Vous avez changé de chambre, celle-ci est plus spacieuse.

Vous dormez comme des anges, incroyablement sereines. Les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir, vous êtes belles, infiniment belles. Vous ne pleurez pas et c’est un soulagement.
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Je regarde la température indiquée sur vos couveuses: 33°C. Déjà 2°C en moins, vous régulez votre température de mieux en mieux et plus rapidement que prévu. Vous êtes des petites reines: reines de la respiration, reines de la succion, reines de la régulation. Aussi parfaites que j’avais pu vous imaginer quand vous étiez dans mon ventre.

Les capteurs pour surveiller votre fréquence cardiaque et respiratoire ont du mal à tenir sur vos torses, vous vous emmêlez dans les fils et tirez dessus. Mais ce n’est pas très grave car vous avez des rythmes parfaits.

Je te surprends, ma petite S, les pieds l’un contre l’autre, genoux repliés et ça me fait sourire car c’est une position dans la quelle je suis à l’aise aussi et que j’ai souvent prise pendant la grossesse pour soulager mon bassin.

C’est l’heure de vos soins: dextro pour surveiller votre taux de sucre dans le sang, changes, prise de température, ect...

Les dextros sont toujours excellents, ils ne devraient pas tarder à se faire de façon moins fréquentes. Votre température est bonne. Ma jolie L tu as même le droit à ce que l’on baisse encore la température de ta couveuse: 32,5°C. Je suis si heureuse. Je fais ton premier change ma nenette. Tu es belle comme un cœur, et malgré mon habitude de changer des nouveaux-nés je suis moins à l’aise, tes petites jambes sont si minuscules que j’ai du mal à te soulever comme si tu pouvais avoir mal. C’est stupide comme idée. Tu te laisse faire, sans gémir ni râler. C’est chouette, tellement chouette...

Je vous dis un « au revoir mes nenettes » avant de retourner dans ma chambre de maternité finir ma nuit. Vous avoir vu m’a fait beaucoup de bien, vous semblez, malgré tout, paisibles et cela me permet de mieux accepter la séparation d’avec vous.

Je vous aime très fort mes choupinettes, vous êtes magnifiques.
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1er decembre. Dans l'après-midi.

Le pédiatre vient de finir sa visite. Vous allez bien, et l'on va même commencer à vous nourrir! Je suis émue car ça ne devait pas débuter avant demain...

10ml de lait artificiel pour prématuré dans votre sonde de gavage, et ceci toutes les trois heures. Je suis si fière de vous.

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/Solyne10.jpgDans la foulée je demande à te prendre contre moi, ma petite S, tu pleures, tu as souffert ce matin car ta perfusion a coulé à côté de ta veine et du coup ton bras a gonflé. Tu as un gros pansement, je ne peux pas retenir mes larmes: te voir souffrir m'est insupportable.

J'ai besoin de te câliner, de te parler, de te sentir et de pleurer contre toi. Tu es blottie sur mon torse, ta tête entre mes deux seins. Tu pleures un peu et te calme rapidement, aussitôt mes larmes cesse aussi. Nous sommes bien l'une contre l'autre. Je caresse ton dos, je te parle tout doucement. Tu t'agites un peu et je remarque que tu cherches le sein... je suis émerveillée. Je demande si je peux te mettre au sein, on me dit « oui ». Je suis aux anges, enfin je vais pouvoir répondre à ta demande de succion! A peine je te rapproche de mon sein droit que tu l'attrapes comme une vraie chef, et tu tètes aussitôt. C'est magique, je te remercie, je te dis combien tu es belle et combien je suis heureuse de te voir téter aussi bien. Tu tètes deux ou trois fois puis tu te reposes, tu es fatiguée. Je profite de cet instant comme jamais, ta première mise au sein qui s'est faite en toute spontanéité, dans la tendresse, la douceur, l'échange. Je suis fière de toi.

 


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