Miracle...

Mercredi 14 décembre 2011 à 20:52

1er décembre 2011. 03h50.

 

J’ai été réveillée par une femme qui mettait son bébé au monde. Des hurlements de douleurs pour la future mère, et des cris d’encouragements de l’équipe soignante. Il est 02h15 du matin, j’ai bien dormi.

Je me lève pour venir vous voir mes poupettes. Les cris du nouveau-né m’ont fait me demander si vous ne pleuriez pas dans vos couveuses vous aussi.

J’arrive en pédiatrie, même rituel: lavage de mains, blouse bleue. Vous avez changé de chambre, celle-ci est plus spacieuse.

Vous dormez comme des anges, incroyablement sereines. Les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir, vous êtes belles, infiniment belles. Vous ne pleurez pas et c’est un soulagement.
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Je regarde la température indiquée sur vos couveuses: 33°C. Déjà 2°C en moins, vous régulez votre température de mieux en mieux et plus rapidement que prévu. Vous êtes des petites reines: reines de la respiration, reines de la succion, reines de la régulation. Aussi parfaites que j’avais pu vous imaginer quand vous étiez dans mon ventre.

Les capteurs pour surveiller votre fréquence cardiaque et respiratoire ont du mal à tenir sur vos torses, vous vous emmêlez dans les fils et tirez dessus. Mais ce n’est pas très grave car vous avez des rythmes parfaits.

Je te surprends, ma petite S, les pieds l’un contre l’autre, genoux repliés et ça me fait sourire car c’est une position dans la quelle je suis à l’aise aussi et que j’ai souvent prise pendant la grossesse pour soulager mon bassin.

C’est l’heure de vos soins: dextro pour surveiller votre taux de sucre dans le sang, changes, prise de température, ect...

Les dextros sont toujours excellents, ils ne devraient pas tarder à se faire de façon moins fréquentes. Votre température est bonne. Ma jolie L tu as même le droit à ce que l’on baisse encore la température de ta couveuse: 32,5°C. Je suis si heureuse. Je fais ton premier change ma nenette. Tu es belle comme un cœur, et malgré mon habitude de changer des nouveaux-nés je suis moins à l’aise, tes petites jambes sont si minuscules que j’ai du mal à te soulever comme si tu pouvais avoir mal. C’est stupide comme idée. Tu te laisse faire, sans gémir ni râler. C’est chouette, tellement chouette...

Je vous dis un « au revoir mes nenettes » avant de retourner dans ma chambre de maternité finir ma nuit. Vous avoir vu m’a fait beaucoup de bien, vous semblez, malgré tout, paisibles et cela me permet de mieux accepter la séparation d’avec vous.

Je vous aime très fort mes choupinettes, vous êtes magnifiques.
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1er decembre. Dans l'après-midi.

Le pédiatre vient de finir sa visite. Vous allez bien, et l'on va même commencer à vous nourrir! Je suis émue car ça ne devait pas débuter avant demain...

10ml de lait artificiel pour prématuré dans votre sonde de gavage, et ceci toutes les trois heures. Je suis si fière de vous.

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/Solyne10.jpgDans la foulée je demande à te prendre contre moi, ma petite S, tu pleures, tu as souffert ce matin car ta perfusion a coulé à côté de ta veine et du coup ton bras a gonflé. Tu as un gros pansement, je ne peux pas retenir mes larmes: te voir souffrir m'est insupportable.

J'ai besoin de te câliner, de te parler, de te sentir et de pleurer contre toi. Tu es blottie sur mon torse, ta tête entre mes deux seins. Tu pleures un peu et te calme rapidement, aussitôt mes larmes cesse aussi. Nous sommes bien l'une contre l'autre. Je caresse ton dos, je te parle tout doucement. Tu t'agites un peu et je remarque que tu cherches le sein... je suis émerveillée. Je demande si je peux te mettre au sein, on me dit « oui ». Je suis aux anges, enfin je vais pouvoir répondre à ta demande de succion! A peine je te rapproche de mon sein droit que tu l'attrapes comme une vraie chef, et tu tètes aussitôt. C'est magique, je te remercie, je te dis combien tu es belle et combien je suis heureuse de te voir téter aussi bien. Tu tètes deux ou trois fois puis tu te reposes, tu es fatiguée. Je profite de cet instant comme jamais, ta première mise au sein qui s'est faite en toute spontanéité, dans la tendresse, la douceur, l'échange. Je suis fière de toi.

 


Mercredi 14 décembre 2011 à 20:32

30 novembre 2011. Vers 03h30.

 

Me voilà en fauteuil roulant, poussée par Sébastien. Direction la pédiatrie, au 1er étage. Nous allons vous voir mes poupées...

On arrive, on nous guide vers votre chambre. Vous avez chacune votre couveuse, mon cœur de maman se sert... vous êtes séparée, c'est dur. Je vois vos câbles, votre sonde, je pleure. C'est dur, même si je sais que vous allez globalement bien pour votre terme.

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/DSC0526.jpgOn me propose de faire du peau à peau, chose que j'accepte immédiatement. Je demande à avoir L en première car tu gémies un peu, je te sens plus fébrile que ta sœur. Je me dénude, et on vient te blottir contre moi... quel bonheur! Je sens ton petit corps tout chaud, tu te calme aussitôt et je me sens soudainement soulagée: tu parais sereine contre moi...

Papa ne veut pas encore vous prendre contre lui, il a peur, vous êtes petites, toute « molle » comme il dit... et puis ces câbles c'est impressionnant.

On essaye quand même. Tu es sortie de ta couveuse ma petite S et papa t'accueille torse-nu, mais il panique. Au bout de quelque minutes l'un de tes électrodes s'est un peu retiré, l'appareil sonne pour le signaler, papa n'est pas à l'aise, il a peur... il dit « non non non mais non, je fais quoi... » je le sens très tendu alors on décide d'arrêter pour aujourd'hui, il n'est pas encore près. Je demande si je peux vous prendre toute les deux, et voilà qu'on vient te blottir contre moi et ta sœur. C'est fantastique. Je suis maladroite, c'est si difficile de trouver un bonne position pour vous deux sans que cela n'emmêle ou ne tire vos fils... heureusement l'équipe m'aide, c'est comme des bras supplémentaires qu'il me manque à cet instant.

Vous êtes belles, je me sens bien contre vous. J'ai envie de vous garder ainsi, éternellement, de m'endormir avec vos petites corps chauds blottis contre moi. On reste ainsi plus d'une heure, sous les flash de l'appareil photo que papa ne cesse de faire fonctionner. C'est magique.

Nous sommes quatre: je n'y crois toujours pas!


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L à gauche; S à droite, dans leurs couveuses


Mercredi 14 décembre 2011 à 17:56

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/34sa2.jpg29 novembre 2011. 14h40.

 

Nous partons de la maison, je suis toujours aussi barbouillée depuis la vieille 19h00. Je suis fatiguée, ces deux, trois dernières nuits ont été difficiles car agitées.

Nous arrivons à la maternité pour le monitoring hebdomadaire. Passage en salle d’attente obligée, elle est remplie. Visiblement il y a beaucoup d’urgences aujourd’hui.

J’attends, la tête un peu lourde: j’ai envie de dormir.

La sage femme vient nous chercher vers 15h20. En place dans la salle de consultation n°1. On pose les capteurs, rythmes toujours parfaits, tension aussi. Une contraction quasiment immédiate.

La sage-femme me demande comment je vais, je lui explique que j’ai mal au ventre depuis la veille, que je me sens barbouillée et fatiguée. Elle me demande s’il y a eu des gastro dans mon entourage mais non, et puis ce n’est pas tout à fait comme une gastro.

Le monitoring dure 20 minutes à peine car cette fois-ci on a quasiment pas perdus vos rythmes. Une deuxième contraction apparaît.

On m'envoie dans une autre salle pour qu’une interne me fasse une échographie parce que j’ai besoin de savoir comment vous êtes positionnées, j’ai peur que vous ayez changé de place.

Gel déposé, l’échographie commence. Celle de droite est bien tête en bas, je suis soulagée. Celle de gauche toujours en siège. Sébastien voit bien l’écran mais moi quasiment pas car l’image est trop basse et mon ventre me cache sa vue. Dommage, je me contente des explications et descriptions que me font l’interne et Sébastien.

La sage-femme qui m’a fait le monitoring revient, elle veut m’examiner. Deux contractions, espacées de 10minutes et mon barbouillement lui font dire qu’il faut quand même vérifier l’état de mon col au cas où...

Elle dit « ah oui j’ai bien fait de vérifier », je la regarde et elle me dit « bon on vous garde, vous êtes ouverte à deux doigts ». Mince ou youpi, je ne sais pas trop. Je regarde Sébastien, on est sonnés, on sourit et on panique un peu aussi. Ce n’était pas prévu: nous n’avons rien emmenés. Sébastien sort immédiatement son calepin et me demande la liste de choses à ramener, je sens qu’il a besoin de tout noter comme pour le rassurer alors qu’au final moi je suis bien loin de tout ça: on vient juste de nous dire qu’on restait, je suis certaine qu’on a encore bien le temps... mais je lui liste tout ce à quoi il faut qu’il pense malgré tout. Il note tout, avec beaucoup d’attention. Je lui dis que ça se trouve on va nous laisser rentrer, on ne sait jamais.

On patiente... c’est la cohue dans le service et la salle d’attente vient d’être transformée en chambre, je comprends bien vite que le service est plein et que c’est un peu la panique. On s’assied donc dans le couloir, un peu perdus. Une sage-femme vient me chercher pour me poser le cathéter, elle me fait mal, elle est pressée, je la sens sous-tension. Je ne peux pas m’empêcher de lui demander si elle est sûre que je reste, sa réponse est sans appel « ah oui oui là c’est sûre ». Je commence à réaliser que ça y est, ça va être pour bientôt. Je me dis que peut-être on va essayer de ralentir un peu mon accouchement à cause de la sur-charge de travail. Je retourne m’assoir dans le couloir, Sébastien aussi. On est complètement perdus, on ne sait pas quoi se dire. Je dis simplement « ils vont sûrement ralentir, ouverte à deux ça ne veut pas dire que c’est pour aujourd’hui, ça peut être long, très long ».

J’appelle mes parents, ma sœur aussi, parce qu’ils habitent loin. Je tiens à les avertir. Je ne sais pas leur dire ce qu’il en est vraiment, je ne réalise toujours pas. Je n’ai pas mal, pas de contractions, je leur dis que ça ne sera sans doutes pas pour tout de suite. On est même pas en décembre, ce n’est pas possible. Et dans ma tête je me dis « je ne suis à qu’à 35semaines d’aménorrhées... c’est trop tôt »

Je raccroche. On attend, encore.

17h00, environ.

 

On vient nous chercher, on me dit qu’on va en salle trois. Je suis perplexe, la salle trois est une salle de travail et je ne suis pas en travail puisque je n’ai pas mal. Soit. On suit, je me déshabille, on m’installe. On m'ausculte et « ouverte à 3 ». Je regarde Sébastien, on doit avoir la même expression, mélange de surprise et de panique: le travail a commencé!

J’appelle Emilie, la sœur de Sébastien, on a besoin de son appareil photo, et puis on a pas de baignoire pour laver les sloubynettes au retour à la maison... je lui explique tout par téléphone, je la sens toute excitée. Elle va chercher la baignoire, demain je crois. Je raccroche.

On me change de salle, je passe en salle deux, elle est plus grande.

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/DSC0012.jpgOn nous pose le monitoring, rythmes cardiaque des petites toujours parfaits et ma tension est bonne.

On me pose la perfusion pour m’hydrater. Mais je ne réalise toujours pas. Ce n’était pas prévu pour aujourd’hui, je n’arrête pas de me dire « on est en novembre, décembre c’est dans deux jours, pas aujourd’hui... »

On me ré-examine vers 18h. Ouverte à 4/5. Je n’en crois pas mes oreilles, c’est impossible je n’ai pas mal. J’ai l’impression d’être dans un immense canulars et je vois que Sébastien commence à paniquer. Je lui dis d’aller chercher les affaires maintenant, comme ça ça sera fait. Il s’exécute, en me répétant un milliard de fois « tu m'appelles si y a un truc, hein? », oui oui, je t'appellerai mais je lui répète un milliard de fois à mon tour « mais y a le temps là, y a le temps t’inquiètes pas». Je ne le sens pas convaincu, et je le suis de moins en moins moi aussi.

Le monitoring sonne sans cesse car on perd vos rythmes cardiaques, vous bougez comme des petites folles. Vers 19h30 on me dit qu’on va me poser la péridurale. « Ah bon, mais je n’ai pas mal du tout là... » on me répond que c’est le moment malgré tout. Ok. J’ai peur d’avoir mal du coup car je n’ai pas d’autre douleur pour me concentrer sur autre chose.

20h45, environ. Dos rond, assise au bord du lit. L’anesthésiste arrive. On me désinfecte le bas du dos, j’essaye de me détendre au maximum. « on va vous injecter un produit, vous allez avoir la tête qui tourne ». J’attends, au bout de quelques secondes effectivement, ça tourne. Je le dis « ah oui ça tourne là »... Trou noir. Je me réveille allongée, je n’en crois pas mes yeux. J’ai l’impression d’avoir dormi des heures, je suis loin bien loin, complètement dans les vapes. « vous avez dormi 5 petites minutes madame », je ne capte pas bien ce qu’on me dit je demande « mais on m’a posée la péridurale là? » oui, ça y est, c’est fait. Je pleure, la pression retombe, tout est incroyablement parfait: je n’ai pas eu mal, je ne m’en rappel même pas! Je leur dis en sanglots « c’est chouette, j’ai même pas mal, tout est si parfaits... j’arrive pas y croire ». On me sourit, je suis dans les vapes, je pleure. 21H00 passée, Sébastien m’appelle, il est chez sa sœur, il va bientôt revenir. Je pleure encore, il me demande ce qu’il y a, je lui dis « oh non c’est rien, je suis contente c’est tout... » Il rigole, je sourie au bout du fil. Je suis aux anges...

Je me sens partir, épuisée, je dis à la sage-femme: « je crois que je vais dormir ». Il me répond « oui, je vous injecte juste un produit pour faire remonter votre tension », Effectivement je suis à 7/4, d’où mon envie de dormir.

On m'ausculte à nouveau: Toujours ouverte à 5doigts mais col « bien mieux qu'avant », je ne sais pas ce que ça veut dire, mais je me dis que le travail semble se ralentir un peu. Je suis toujours épuisée, ma tension remonte très lentement.

21h30, Sébastien est de retour. Je suis à l’ouest, j’ai envie de dormir. Il en profite pour essayer de me dessiner mais je n’arrête de changer mon visage d’orientation: pas facile!

22h00, je signale que je sens quelque chose de bizarre au niveau du col. « Ah oui, la tête est là, elle appuie bien, ça va vite. Vous avez mal? » non pas vraiment mal, une gêne. La sage-femme me répond que si je passe de 5 doigts à dilatation complète je risque d’avoir un peu mal. J’attends. Effectivement, la pression à l’entre jambe s’intensifie, sans que se soit réellement douloureux. Ça augmente, petit à petit.

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/DSC0062.jpg23h00, première injection de dose de péridurale, ça devient douloureux mais rien de dramatique: je m’attendais tellement à pire. J’ai surtout peur d’avoir mal au moment de l’expulsion des bébés, alors j’appuie sur les doses de péridurale par « prévention ». Ça ne change rien, ça m’inquiète. Je le signale à la sage-femme, elle me dit que juste avant de pousser ils me mettront une « bonne » dose à cause des risques de manipulations internes pour faire venir le jumeau 2. Ça me rassure, même si j’ai l’impression que la péridurale ne fonctionne pas... La sage-femme m’examine: « ah oui c’est rapide, on va tout préparer ». Je suis perplexe, je n’ai pas eu de douleurs horribles, pas de contractions, je ne réalise pas que je suis complètement dilatée et que ma première puce appuie comme une championne et est déjà bien descendue dans mon bassin.

Avec Sébastien on se décide: la première sera S, la deuxième L. On rigole en se disant qu’à tout les coups la première naitra le 29/11/11 juste avant minuit, et la deuxième le 30/11/11 juste après minuit. Ça serait tellement insolite!

23h45, on fait un essaie de poussée pour « voir comment je me débrouille  avant d’appeler tout le monde ». C’est parti et elle me dit  « Parfait », elle me signale qu’il va falloir que je prenne bien ma respiration car y a deux bébés à mettre au monde. Je dis « oui » avec un sourire indécrochable. On y est: vous allez venir au monde mes merveilles... Je suis dans un autre univers, envahie de bonheur et d’impatience.

Le gynécologue arrive, une infirmière, une auxiliaire. Tout le monde sourit, je sens que je suis au bord des larmes, tout est si merveilleux soudainement...

23h55: je suis en position, première vraie poussée. Je sens la tête de ma petite S qui tire dans mon bas ventre. On m'encourage « encore encore encore encore! Soufflez! On recommence! » je suis guidée comme une chef mais je me sens maître de mon accouchement, je sens tellement bien la petite tête de ma pitchoune qui cherche à sortir. Je pousse, autant que je peux, aussi longtemps que je le peux. On me dit que c’est bien. Les contractions sont proches, mais je me repose entre chacune d’elle, je regarde Sébastien, je suis dans ma bulle, je plane, c’est formidable...

Je pousse encore, encore. Je leur dis « je la sens, je sens, c’est chouette! ». Dernière poussée, je sens une masse sortir d’un coup, la sage-femme cri « arrêtez de pousser », je m’exécute. Elle est née ma princesse, elle est là... on me dit aussitôt « elle va bien regardez », je regarde, je m’effondre en pleure, elle est minuscule, magnifique, toute petite. Je n’arrête pas de répéter « c’est une toute petite crevette, une crevette, elle est minuscule », je le dis au moins une dizaine de fois, en boucle, mais c’est vrai: elle est si petite...

http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/solyne4.jpgOn emmène ma petite S en salle de soin, il faut faire sortir la deuxième. Je sais que se sera plus difficile, ils font une échographie: elle est haute dans mon ventre. Je sens le gynécologue qui cherche dans mon utérus, ça ne fait pas mal c’est « juste » étrange. On me demande de pousser, j’essaye mais je pleure encore submergée par l’émotion... je n’ai plus vraiment de souffle. Je sens que je suis moins efficace, j’ai peur, je ne veux pas de césarienne. Je mets mes dernières forces dans ces poussées, mon corps tout entier tremble...

Ils sont obligés de guider ma pitchoune, elle est encore trop haute. La sage-femme, l’auxiliaire de puériculture et l’infirmière sont au dessus de mon ventre, elle guide ma petite L vers le bas pour ne pas qu’elle s évade dans ce ventre devenue soudainement gigantesque pour elle...

Je pousse, je sens les larmes couler le longs de mes joues, je suis à bout, je le dis « j’ai plus souffle, j’ai plus de souffle, je suis désolée... » j’entends « encore, pour votre bébé! Encore! » Je ne sais pas où je trouve la force de pousser, mais je continue... elle doit venir, je dois l’aider ma merveille.. je dois l’aider!

« La voilà! » je pleure, je dis dans un soupire d’épuisement « j’ai fais ce que j’ai pu, j’ai fais ce que j’ai pu... » et elle est là, je suis en pleure... ils http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/lizeha3.jpgl’emmènent dans la salle de soin, je ne suis pas inquiète je sais que le jumeau 2 est souvent « sonné » à la naissance...

Je pleure, encore et encore. On me dit « L va bien, elle va très bien », je pleure encore plus... vidée d’énergie mais remplie de bonheur. Mes filles sont là, mes toutes petites filles...

Je dis « j’ai tellement eu peur de les perdre, elles sont là, c’est chouette », je répète plein de fois « c’est chouette », je dis que c’est fantastique, que tout est si parfait...

Sébastien est en salle de soin avec S et L, j’entends mes pitchounes pleurer. Je partage leur larmes, incapable de me contenir...

L'auxiliaire revient avec S dans ses bras, je vois son petit bonnet jaune (qui est immense au final...) et je pleure de plus belle. Je sens que le personnel soignant est ému, je prends ma crevette. Elle est sereine, toute calme, elle ne pleure pas. Elle est minuscule, incroyablement belle. Je le dis « Elle est magnifique, tellement magnifique... » on me dit qu’elle pèse 1kilos860, et sa sœur 1kilos895. Elles mesurent 43cm chacune. Je demande si elles se ressemblent, tous réponde « oui » en même temps et en rigolant. « C’est chouette... » encore...

Ma petite L arrive à son tours, j’ai mes deux pitchounes contre moi, je les regarde. Je passe de l’une à l’autre, et oui: elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau! Je suis en admiration, soulagée. Sébastien est à côté de moi, il filme, il prend des photos. L’auxiliaire rigole, elle me dit « et ben papa est en admiration depuis tout à l’heure...! ». Je suis ailleurs, j’ai envie de rire, de pleurer, de les embrasser, de les sentir, de caresser leur corps... Ce n’est pas facile, j’aurai bien eu besoin d’un troisième bras. Je n’arrive pas à stopper mes larmes. C’est magique.

S est née à 00h14. L à 00h22. Elles auront la même date de naissance, et ça aussi: c’est chouette!

Elles sont mises en couveuse vers 01h15 du matin, et montées en pédiatrie. Sébastien part avec elles. Je suis soulagée: elles vont bien. Je remercie tout le monde, je suis émue, terriblement émue.

 

J’ai eu une épisiotomie, 5 points. Une révision utérine aussi, mais je n’ai pas eu mal. J’ai sentie mes filles sortir, j’ai sentie la tête de S pousser, j’ai sentie tout ce qu’il y avait de formidable à sentir: la venue de mes filles, leur descente dans mon bassin, leur expulsion. Tout les gestes qui auraient pu être douloureux ne l’ont pas été, tout a été parfait. Magique. Indescriptible.

Je suis maman. Deux merveilles, deux crevettes...
Nous sommes quatre, aujourd’hui, mercredi 30 novembre 2011.

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Mercredi 9 novembre 2011 à 13:58

Tout est magique. Fantastique. Féerique. Indescriptible.
 
Je m'enivre dans un Bonheur qui semble sans fin. Sans terminaison. Sans faux-pas. Un bonheur parfait, qui m'emmène dans un état second que je ne connaissais pas encore.
 
Tout est douceur. Plaisir. Joie. Délicatesse.
 
Chaque mouvements fait de moi une mère. Une maman qui a eu sa victoire, sa fierté, sa récompense. La vie est là, in-utéro, empreinte de danses délicates, de symphonie surprenante, d'émulsion d'amour et de caresses. Elles sont là, elles se dandinent dans un espace restreint, elles viennent déformer la peau de mon ventre et se blottir dans le creux de ma main. Je me retrouve face à ces vagues de vie, le coeur embaumé, les yeux écarquillés et humides... je déborde d'amour pour elles, de curiosité, d'impatience, de tendresse.

Tout est magique. Fantastique. Féerique.
Indescriptible...

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Mardi 11 octobre 2011 à 15:18

10 octobre 2011. 27SA+4.


Petit tours aux urgences. Un de ces passages où l'inquiétude n'est pas réellement au rendez-vous, mais où l'on se dit "mieux vaut y aller par précaution".
Beaucoup de contractions, gérables, mais quand même là du matin au soir.

On arrive, sereins, on explique la situation. La sage-femme n'est pas inquiète non plus, mais comme nous "par précaution" elle m'examine et me pose un monitoring.
Sébastien est assis à côté de moi, la sage-femme nous explique ce qu'elle fait, elle veut capter les coeurs des petites. On attend, presque impatients http://nos.merveilles.cowblog.fr/images/24sa80.jpgde les entendre. Elle cherche, une à droite, une à gauche. C'est pas facile, il faut qu'on l'aide, qu'on appuit sur les capteurs, on rajoute du sopalin entre les lanières du monitoring, elle fait un noeud de pâques, ça me fait rire. Elle met du temps à trouver correctement les pulsations de nos grenouilles, et une fois que c'est fait elle nous dit "on attend un tracé de 20minutes environ, appuyez sur ce bouton dès que vous les sentez bouger", je la fais répeter car mes filles bougent tellement qu'il me parait fou de devoir appuyer à chaque fois sur ce petit bouton qui fait un "bip" à chacune de mes pressions. Mais non j'ai bien compris. Ma main droite est donc sur le capteur au dessus de ma pitchoune de droite et ma main gauche sur mon ptit bouton à mouvement foetale. Et sebastien, de l'autre côté, a dans sa main le capteur qui est dessus de ma pitchoune de gauche. On se regarde, on sourit, on attend les battements de coeur de nos filles. On se retrouve ainsi, seuls dans cette pièce avec cette douce symphonie. Je suis un peu émue, émue par ce premier moment à quatre.
Elles n'ont pas arrêtés de bouger, on les a perdues au moins 10 fois, on les a cherché autant de fois entre agacement et fou-rire de les voir se cacher. On a eu pour la première fois cette sensation qu'elles se jouaient de nous, à deux. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, rire nerveux sans doutes, mais rire de tendresse surtout. Et Sébastien qui ronchonne "arrêtes de rire, je venais de la capter maintenant on a perdue la deuxième"... quelle drôle de situation! quel moment magique!
Le monitoring devait durer 20minutes, résultat nous sommes restés 1h15 sur place pour avoir un tracé interprétable pour chacune d'elle.
En partant la sage-femme nous dit "à très bientôt alors!", j'ai sourit et je me suis dit "oui plus que 10 semaines environ avant l'accouchement".

Le temps file... et chaque jour qui passe est un jour de gagné.
Bientôt nous serons quatre...

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