26 mai 2011.
Voilà un mois que nous savons que la Vie s'est nichée au creux de mon bidon. Un mois que, chaque semaine, nous avons le droit à une échographie rapide mais fantastique pour vérifier la bonne évolution de l'embryon.
Nous sommes déjà passés d'une simple tâche noire à peine visible à un petit haricot au coeur qui bat.
Dans la petite salle d'attente je patiente sereinement. La gynécologue m'appelle, je me dirige vers la salle d'échographie. C'est minuscule mais étrangement familier, comme un cocon qui vient me rassurer.
Je connais bien la gynécologue avec qui j'ai eu l'occasion de travailler en salle d'accouchement tantôt. On papote, on blague un peu. Elle étale le gel froid sur mon ventre, dans un geste anodin, pendant que je fixe l'écran face à moi. Je me demande ce que je vais voir cette fois ci, des ébauches de bras? Un corps mieux dessiné? Je ne sais pas exactement.
La gynécologue appuie un peu fort sur la paroi de mon ventre à peine arrondi, je fronce les sourcils, sur l'écran je vois comme deux poches mais dans mon insouscience je me dis que c'est simplement parce que la pression sur mon ventre est trop forte et que cela donne la sensation que la poche s'est divisée. Mais la voix de la gynécologue me ramène vite à une tout autre conclusion: "Il y en a deux! Félicitations".
Deux? Deux quoi? Je la regarde, regardes l'écran, et je lui dis "Ben non, c'est pas possible ça fait un mois qu'on en voit qu'un". Elle rigole et son rire antillais me fait instinctivement sourire. L'écran semble de plus en plus net et je vois, maintenant, les deux embryons, les deux coeurs aussi. Je reste bouche bée, bousculée par cette nouvelle inattendue. Deux, il y a deux bébés là... juste devant moi.
Je pense dans la seconde qui suit à Sébastien qui, depuis toujours, me parle de jumeaux. Il n'est pas là, je regrette un instant, mais je suis vite arrêtée dans mes pensées. La gynécologue a soudainement un air plus sérieux et je l'entends, très loin, bien loin, me dire "Y en a même 3... attendez!"
Je crois que j'ai blanchie, je sais que je me suis redressée, que j'ai eu envie de partir et que dans mon élan j'ai lâché un "Non mais là ça me fait plus rire du tout!..".
Trois, y a trois poches, trois embryons. C'est impossible, c'est un gag, une mauvaise blague, je suis prise de panique. Deux pourquoi pas, mais trois hors de questions.
La gynécologue est silencieuse, elle cherche quelque chose, je suis sonnée. Elle me dit "Le 3ème semble petit, soit il est caché derrière la poche numéro 2 soit il a stoppé sa croissance. Il n'est pas assez visible je ne peux pas vous dire s'il a une activité cardiaque".
Je ne réponds même pas, je suis estomaquée, sous le choc. Je me répète sans cesse "c'est pas possible y en avait qu'un, c'est impossible"...
L'échographie se termine dans cette ambiance sérieuse et pleine d'interrogation. Je récupère les images de l'échographie, sur la première c'est écrit en jaune: "grossesse triple". Je ne peux pas y croire.
Sur la route du retour, qui est courte heureusement, je ne cesse de passer du rire à l'angoisse, je suis perdue dans un tourbillon d'émotion indescriptible.
A mon arrivée Sébastien remarque immédiatement mon état inhabituel. Il me demande ce qu'il y a. Sans tact, sans mise en scène, je lui réponds "Devines?" et lui me répond sans me^me réfléchir "Y en a 2?!" ce à quoi je rétorque "Oui! y en a même 3!". Choc, rire nerveux, danses stupides, je laisse tomber la pression et lui ne semble pas plus pertubé que cela il me glisse doucement "c'est un truc de fous". Pire, tellement pire... c'est irréel!
Dans une semaine nous devrions savoir si l'embryon numéro 3 est viable ou non. Une semaine qui semble soudainement incroyablement longue...
Voilà un mois que nous savons que la Vie s'est nichée au creux de mon bidon. Un mois que, chaque semaine, nous avons le droit à une échographie rapide mais fantastique pour vérifier la bonne évolution de l'embryon.
Nous sommes déjà passés d'une simple tâche noire à peine visible à un petit haricot au coeur qui bat.
Dans la petite salle d'attente je patiente sereinement. La gynécologue m'appelle, je me dirige vers la salle d'échographie. C'est minuscule mais étrangement familier, comme un cocon qui vient me rassurer.
Je connais bien la gynécologue avec qui j'ai eu l'occasion de travailler en salle d'accouchement tantôt. On papote, on blague un peu. Elle étale le gel froid sur mon ventre, dans un geste anodin, pendant que je fixe l'écran face à moi. Je me demande ce que je vais voir cette fois ci, des ébauches de bras? Un corps mieux dessiné? Je ne sais pas exactement.
La gynécologue appuie un peu fort sur la paroi de mon ventre à peine arrondi, je fronce les sourcils, sur l'écran je vois comme deux poches mais dans mon insouscience je me dis que c'est simplement parce que la pression sur mon ventre est trop forte et que cela donne la sensation que la poche s'est divisée. Mais la voix de la gynécologue me ramène vite à une tout autre conclusion: "Il y en a deux! Félicitations".
Deux? Deux quoi? Je la regarde, regardes l'écran, et je lui dis "Ben non, c'est pas possible ça fait un mois qu'on en voit qu'un". Elle rigole et son rire antillais me fait instinctivement sourire. L'écran semble de plus en plus net et je vois, maintenant, les deux embryons, les deux coeurs aussi. Je reste bouche bée, bousculée par cette nouvelle inattendue. Deux, il y a deux bébés là... juste devant moi.
Je pense dans la seconde qui suit à Sébastien qui, depuis toujours, me parle de jumeaux. Il n'est pas là, je regrette un instant, mais je suis vite arrêtée dans mes pensées. La gynécologue a soudainement un air plus sérieux et je l'entends, très loin, bien loin, me dire "Y en a même 3... attendez!"
Je crois que j'ai blanchie, je sais que je me suis redressée, que j'ai eu envie de partir et que dans mon élan j'ai lâché un "Non mais là ça me fait plus rire du tout!..".
Trois, y a trois poches, trois embryons. C'est impossible, c'est un gag, une mauvaise blague, je suis prise de panique. Deux pourquoi pas, mais trois hors de questions.
La gynécologue est silencieuse, elle cherche quelque chose, je suis sonnée. Elle me dit "Le 3ème semble petit, soit il est caché derrière la poche numéro 2 soit il a stoppé sa croissance. Il n'est pas assez visible je ne peux pas vous dire s'il a une activité cardiaque".
Je ne réponds même pas, je suis estomaquée, sous le choc. Je me répète sans cesse "c'est pas possible y en avait qu'un, c'est impossible"...
L'échographie se termine dans cette ambiance sérieuse et pleine d'interrogation. Je récupère les images de l'échographie, sur la première c'est écrit en jaune: "grossesse triple". Je ne peux pas y croire.
Sur la route du retour, qui est courte heureusement, je ne cesse de passer du rire à l'angoisse, je suis perdue dans un tourbillon d'émotion indescriptible.
A mon arrivée Sébastien remarque immédiatement mon état inhabituel. Il me demande ce qu'il y a. Sans tact, sans mise en scène, je lui réponds "Devines?" et lui me répond sans me^me réfléchir "Y en a 2?!" ce à quoi je rétorque "Oui! y en a même 3!". Choc, rire nerveux, danses stupides, je laisse tomber la pression et lui ne semble pas plus pertubé que cela il me glisse doucement "c'est un truc de fous". Pire, tellement pire... c'est irréel!
Dans une semaine nous devrions savoir si l'embryon numéro 3 est viable ou non. Une semaine qui semble soudainement incroyablement longue...
