Mardi 23 août 2011 à 22:05
Il est très surprenant, parfois drôle ou agaçant, d'écouter les réactions des autres lorsqu'ils découvrent que je suis enceinte de jumeaux. Les personnes proches, famille et amis, ont laissé l'émotion envahir leur corps entier, cela s'est traduit par des fous-rires, des bouches-bées, des yeux humides ou des embrassades. Toujours dans des gestes spontanés, mélange d'étonnement et de soulagement de savoir que oui, nous avions gagnés ce foutu combat contre ma stérilité. C'était un tourbillon d'émotions, de bonheur partagé, de douce victoire, de nouvel avenir.
Et puis il y a tout ces autres. Amis d'amis, copains, connaissances, collègues... ces personnes qui n'ont pas toutes les informations nécessaires pour se réjouir aussi fort, aussi intensément. Les jumeaux je crois que ça a toujours fait un peu polémique, entre bénédiction et sortilège, curiosité de la science et de l'être humain. Alors forcément les réactions sont bien autres. Les sourires sont là, les félicitations aussi et puis il y a bien souvent cette angoisse qui surgit: "Mais ça ne vous fait pas peur?" "Et ben bon courage" "Olala vous allez morfler", et j'en passe. Des petites phrases qui me font sourire de tendresse, parce que ces angoisses tourbillonnent autours de moi sans m'atteindre.
Je suis zen, incroyablement sereine face à l'avenir. Mais j'autorise toutes ces personnes à angoisser et à s'affoler pour nous. Je trouve ça incroyablement curieux, que d'autres que nous, futurs parents, puissent paniquer ainsi face à cette future naissance multiple.
Je crois qu'actuellement la seule angoisse que j'ai, et que toutes les futurs mamans de multiple ont sans doutes eu, c'est simplement: pourvu qu'ils naissent à terme. C'est tout ce que je me souhaite actuellement, mener à bien ma grossesse, que mes deux merveilles se développent sans encombrent et naissent dans un océan de douceur et d'amour, sans avoir besoin de machines pour survivre. Je les veux simplement en bonne santé, apte à affronter le monde.
L'après naissance on verra plus tard. Bien plus tard. Quand elles seront là, dans mes bras, que je pourrai je les admirer, les sentir, les toucher, les voir et les entendre.
Pour le moment je profite tout simplement de cette grossesse magique, qu'on a tant attendu, tant rêvé, tant espéré. Je veux gober ce bonheur, cette sérénité, cette victoire. Parce qu'aujourd'hui, face aux angoisses des autres, je ne me suis jamais sentie aussi sûre de moi, aussi forte, aussi épanouie.
Ça tape. Avec douceur, avec amour.
Nous étions impatients, anxieux. Cela faisait déjà un mois que nous ne vous avions pas vu. Petites crevettes, petits loupiots, bouts d'espoir, vous portez milles et un surnoms, et il était temps qu'on sache si vous alliez toujours bien.
